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2.2  Solutions éventuelles

A- Développer les analyses du cycle de vie :

 

De nombreux termes permettent de désigner les applications inspirées de la nature, ou se revendiquant comme telles. Il n’est pas possible d’affirmer que ces applications présentent toutes un caractère durable. Le biomimétisme ambitionne de lever cette ambiguïté et d’être le terme générique sous lequel peuvent se ranger les innovations s’inscrivant dans une démarche durable d’imitation de la nature. La reproduction des propriétés essentielles des systèmes biologiques obtenue dans le cadre d’une démarche de biomimétisme vise en effet, selon le ministère de l’Écologie, à « mettre au point des procédés et des organisations permettant un développement durable des sociétés à un faible coût économique et environnemental ».

Les innovations biomimétiques gagneraient à faire usage plus souvent des principes de l’économie circulaire. En effet, peu d’analyses du cycle de vie ont été réalisées, ou les données ne sont pas disponibles, ce qui peut paraître paradoxal s’agissant d’applications industrielles engagées dans la voie de la réduction de l’utilisation de matières et de la production de déchets.

Le CESE recommande aux acteurs du biomimétisme, en particulier les entreprises, de procéder à des analyses de cycle de vie des produits et technologies biomimétiques, dès le stade de la conception, et d’en diffuser chaque fois que possible les résultats, dans un souci de transparence et d’objectivité.

Plus globalement, la démarche biomimétique devrait systématiquement intégrer une réflexion portant sur la totalité du cycle de vie, l’approche en boucle fermée étant la plus durable.

Comme l’a souligné l’avis sur la «  Transition vers une industrie économe en matières premières  », c’est en effet, durant le processus de conception et de développement des produits bio-inspirés qu’il faut agir selon une méthode globale, multicritères, couvrant la totalité du cycle de vie. Les analyses principales doivent porter sur le choix des matières, les

caractéristiques des  matériaux, l’efficacité des processus de fabrication.

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B- Renforcer les liens entre biomimétisme et biodiversité :

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Le CESE considère que le biomimétisme constitue l’une des démarches les plus prometteuses qui puisse être mise au service de la croissance verte . La protection de la biodiversité peut trouver dans cette démarche un renfort et un allié, au travers d’une relation qui n’est pas sans rappeler la symbiose observée dans les écosystèmes, lorsque les relations sont bénéfiques pour les deux parties. L’inspiration biomimétique a besoin d’accéder aux informations stockées dans la nature, et la nature, parce qu’elle est enfin perçue comme la mémoire de l’évolution et des évolutions biologiques, accède au statut de bibliothèque universelle. Sa préservation, pour elle-même, est l’enjeu environnemental, la connaissance qu’elle renferme est l’enjeu économique, culturel et social.

Le projet de loi sur la biodiversité tel qu’adopté en première lecture attribue à la future Agence française pour la biodiversité (AFB) des missions de préservation ainsi que de gestion sur les milieux terrestres et marins. Elle participe également au développement des connaissances. Le projet de loi demande par ailleurs à l’AFB de :

 – contribuer « au développement des filières économiques de la biodiversité » ;

 – soutenir « les filières de la croissance verte dans le domaine de la biodiversité, en particulier le génie écologique et le biomimétisme. »

Selon les termes mêmes de la ministre de l’Écologie au cours du débat parlementaire, il s’agit «  de prendre acte de la diversité et de la richesse des entreprises dans les secteurs du génie écologique du biomimétisme et de la croissance verte », avec l’objectif de « leur donner de la visibilité et de faire en sorte qu’elles soient encouragées à investir et à créer des emplois dans ces secteurs qui sont vraiment ceux de l’innovation du futur ».

Une convention de partenariat pourrait être dans ces domaines établie entre le CEEBIOS et l’AFB, afin d’accroître les synergies, d’identifier les entreprises porteuses d’innovations bio-inspirées majeures ou en cours de développement, et d’aider à la constitution de filières.

En mars 2015, la ministre de l’Écologie a annoncé que le secteur de l’eau et de la biodiversité bénéficierait de soixante millions d’euros dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA) pour financer des appels à projets. Un premier a été lancé en juin dans le domaine de l’eau, un second suivra dans le domaine de la biodiversité. Ce second appel, axé sur les modèles économiques nouveaux, la recherche, le développement et la diffusion de technologies nouvelles, concerne bien entendu des entreprises, mais peut associer des laboratoires, voire des associations.

Le CESE souligne l’intérêt qu’il y aurait pour le ministère à encourager le dépôt de projets utilisant la démarche biomimétique, ce qui contribuerait à la faire connaître et permettrait le cas échéant de distinguer une innovation particulièrement intéressante en ce domaine.

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